dimanche 12 décembre 2010

229. JQ.

Voici Julien Queuille. Ce que nous voyons de séduisant, d'enjoué, de sérieux, d'appliqué même, ce qui reste de l'ancien écolier et de l'ancien étudiant, du militant, ce que nous devinons d'éprouvé, d'usé par le pouvoir et, plus que tout, par sa propre faiblesse, par la certitude que ce qu'il a d'enjoué, de sérieux et de puissant ne peut qu'échouer, tout est là. Les habits (la veste et la chemise et la cravate) détonnent un peu, par leurs couleurs et leurs matières. Les yeux se sont allumés. Il ne sait pas pour quoi. Il se souvient cependant que cette énergie disponible, son tempérament qui ne verse pas dans la mélancolie, son enjouement et son sérieux, l'esprit d'enfance qui toujours l'anime, lui seront inutiles. C'est la même photographie qu'à l'instant. Le sourire est plus triste. Un pan de visage s'est déformé, semble inquiet et le sourire qui le relève effraie. La barbe n'a pas été rasée depuis deux jours. Il commence à perdre ses cheveux.

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