Ceux qui suivent assidument les cours d'histoire (optionnels) savent ceci : Lionel Jospin devient président de la République le 5 mai 2002. Rien de triomphal dans ces cinquante-deux pour cent, mais une victoire de l'honnêteté et d'une certaine efficacité. Ces cinq ans de pouvoir sont d'une netteté et d'une banalité exemplaires. Emploi, croissance, réformes menées sans difficulté ni éclat, pouvoir sobrement conduit et sobrement victorieux résument, comme résument aussi paix sociale, stabilité, polémiques paisibles, ronron, dignité qui ne versait pas dans la fadeur, mais qui suscitait le désintérêt, comme désintéresse toute chose assurée, bien menée. Ce qui constitue, à nos yeux, un âge d'or, a inspiré de nombreux ouvrages, lesquels, tout en se gardant d'idéaliser, ne parviennent pas à analyser cinq années sans penser aux vingt années qui suivirent. Nous n'en parlerons plus.
Cinq ans plus tard, Jospin n'est pas candidat . Cinquante-cinq pour cent lui étaient assurés. Mais à la lassitude des choses trop bien menées s'ajoutent un désir secret, né dans un cœur de militant, et que la vieillesse, qui ne connaît que le cynisme ou la mélancolie, n'a pas oublié : qu'à l'efficacité s'ajoute l'éthique.
Un gouvernement de centre gauche lui succède. Des anecdotes amusantes résumeraient ces cinq années. J'en retiens surtout que les pénibles défaut de Jospin, et qui seront des tares chez Julien, commencent à gagner le parti : que les bonnes intentions atténuent les désastres, que la responsabilité se confond avec l'orgueil, que la vérité existe et que la communication et l'esthétique se mêlent à la vérité et la modifient, la souffrance à la sincérité, et la révèle : que les principes s'accommodent de tout.
Un gouvernement de droite, mené par M., gouverne le pays de 2012 à 2017. Elle n'avait qu'à devenir l'extrême inverse de qui elle combattait, et se résignait avec passion à tout sacrifier, droit, parole donnée, principes moraux les plus élémentaires, à l'efficacité et à un mot qui fut sur toutes les lèvres : pragmatisme. Et comme le pragmatisme échoue aussi bien et de manière aussi constante que les bonnes intentions perpétuelles, M. fut aussi dangereux et sympathique qu'incompétent. La défaite, imminente, provoque moins des larmes que des hoquets.
G. peut alors former un gouvernement. Julien devient ministre d'État.
Cinq ans plus tard, Jospin n'est pas candidat . Cinquante-cinq pour cent lui étaient assurés. Mais à la lassitude des choses trop bien menées s'ajoutent un désir secret, né dans un cœur de militant, et que la vieillesse, qui ne connaît que le cynisme ou la mélancolie, n'a pas oublié : qu'à l'efficacité s'ajoute l'éthique.
Un gouvernement de centre gauche lui succède. Des anecdotes amusantes résumeraient ces cinq années. J'en retiens surtout que les pénibles défaut de Jospin, et qui seront des tares chez Julien, commencent à gagner le parti : que les bonnes intentions atténuent les désastres, que la responsabilité se confond avec l'orgueil, que la vérité existe et que la communication et l'esthétique se mêlent à la vérité et la modifient, la souffrance à la sincérité, et la révèle : que les principes s'accommodent de tout.
Un gouvernement de droite, mené par M., gouverne le pays de 2012 à 2017. Elle n'avait qu'à devenir l'extrême inverse de qui elle combattait, et se résignait avec passion à tout sacrifier, droit, parole donnée, principes moraux les plus élémentaires, à l'efficacité et à un mot qui fut sur toutes les lèvres : pragmatisme. Et comme le pragmatisme échoue aussi bien et de manière aussi constante que les bonnes intentions perpétuelles, M. fut aussi dangereux et sympathique qu'incompétent. La défaite, imminente, provoque moins des larmes que des hoquets.
G. peut alors former un gouvernement. Julien devient ministre d'État.
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