Ses yeux ne roulaient pas et conservaient une pâle fixité, sans que l'on devine si leur gris était terne ou pur. La question ne se posait pas en ces termes, mais ce qui montait à mesure que le discours était prononcé, la netteté du constat, l'évidence, polies, dessouillées, ce qui empêchait la salle de vibrait, mais plutôt la saisissait, frappait son cœur, n'était pas la vérité. Ce que chacun recevait en partage n'était pas la vérité, mais la simplicité : notre azyme était fabriqué. Comment aurait-il pu ne pas l'être ?
D'autant plus efficace qu'il l'utilisait peu, Julien disait, lorsqu'il avait le désagréable soutien de l'extrême droite : « si Madame G. dit qu'il pleut et qu'il pleut, je ne vais pas, parce que je n'apprécie pas Madame G., dire qu'il fait soleil. » La chose était préparée, elle m'apparut pourtant lumineuse, lorsque je l'entendis pour la première fois. La morale, pour une fois, était subordonnée à cette forme de morale qui est l'honnêteté intellectuelle. Il le répéta quelques fois : l'évidence ne me fut plus délivrée avec autant de force. Quelque chose avait cédé : ce n'était pas ma poitrine que l'on avait frappée. Le constat, que mille données expliquaient, et qui seraient mobilisées, le simple constat n'était plus criminel.
Après la pluie et le soleil, venait l'enfant de CM1. « Faut-il plus de prévention ou plus de répression ? Un enfant de CM1 pourrait vous répondre : les deux. » ; « Faut-il condamner le pouvoir israélien qui promet la guerre ou les Palestiniens qui forcent à la guerre ? Un enfant de CM1 pourrait vous répondre : les deux. » L'effet me semblait plus radical encore : dans un système politique qui présentait deux camps si proches que tout semblait pourtant opposer, Julien était un miracle de dialectique qui unissait ce qui ne l'avait jamais été. Aucun camp ne se trompait si ce n'est qu'il refusait que l'autre pût avoir raison. Le brillant dialecticien était finalement, et nous ne le comprîmes que trop tard, don Juan, qui sait offrir son cœur aux deux paysannes qu'il séduit, et se jouer des deux.
D'autant plus efficace qu'il l'utilisait peu, Julien disait, lorsqu'il avait le désagréable soutien de l'extrême droite : « si Madame G. dit qu'il pleut et qu'il pleut, je ne vais pas, parce que je n'apprécie pas Madame G., dire qu'il fait soleil. » La chose était préparée, elle m'apparut pourtant lumineuse, lorsque je l'entendis pour la première fois. La morale, pour une fois, était subordonnée à cette forme de morale qui est l'honnêteté intellectuelle. Il le répéta quelques fois : l'évidence ne me fut plus délivrée avec autant de force. Quelque chose avait cédé : ce n'était pas ma poitrine que l'on avait frappée. Le constat, que mille données expliquaient, et qui seraient mobilisées, le simple constat n'était plus criminel.
Après la pluie et le soleil, venait l'enfant de CM1. « Faut-il plus de prévention ou plus de répression ? Un enfant de CM1 pourrait vous répondre : les deux. » ; « Faut-il condamner le pouvoir israélien qui promet la guerre ou les Palestiniens qui forcent à la guerre ? Un enfant de CM1 pourrait vous répondre : les deux. » L'effet me semblait plus radical encore : dans un système politique qui présentait deux camps si proches que tout semblait pourtant opposer, Julien était un miracle de dialectique qui unissait ce qui ne l'avait jamais été. Aucun camp ne se trompait si ce n'est qu'il refusait que l'autre pût avoir raison. Le brillant dialecticien était finalement, et nous ne le comprîmes que trop tard, don Juan, qui sait offrir son cœur aux deux paysannes qu'il séduit, et se jouer des deux.
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