mercredi 7 juillet 2010

108. Saints adolescents.

Il ressentit alors que que ressentent les contemplatifs ou les adolescents devant leur acné : une matière grasse, sèche, urticante, humaine, cède soudain et, après une douleur qui, déjà, n'est plus, une poche s'ouvre. Il y a peu de la poche à la porte, pensent-ils, il ne savent pas encore qu'elle ne donne sur rien, ne communique pas à ce qu'ils désirent, qu'ils n'ont rien à découvrir, que l'adolescent, le saint, Julien, se donnent en vain.

Le pavage qui les portait a disparu. Un sentiment liquide dans la poitrine, ils se découvrent meilleurs. Les veines battent moins fort. Ils caressent leur barbe et ne sauraient dire s'ils sont heureux. Disponibles à la suavité du lavabo, de la salle de conférence, de la cellule, ils disposent encore de quelques instants avant de se livrer. Ils attendent peut-être qu'une guirlande se courbe et vienne effleurer leur joue.

(Guirlande © M.D.).

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