jeudi 3 février 2011

263. Laqués.

Son appartement était grand, lumineux lorsque les rideaux étaient tirés. C'était l'œuvre de ses parents plutôt que la sienne mais enfin, il était bellement meublé et décoré. Il avait ce qui, pour moi, était la marque et la dernière étape de la richesses : les murs crème qu'encadrent des baguettes dorées organisées en rectangles, en cercles, les tableaux modernes, d'autres traits et d'autres cercles, les bergeries sombres. Des statues que je ne connaissais pas, mais étonnantes, belles sans doute, que j'aurais aimé comprendre et posséder, des meubles vieux et sombres, et des plafonds aux vieux tapis, le confort, l'ordre bourgeois, un désir de rester là pour les trente ans à venir. Cela ne faisait rien face à l'évidence de cette platitude : on souffre aussi dans les salons laqués.

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