Ce sont les exclus et les perdants qui rédigent les mémoires. Je ne prétend même pas à cela. Je n'ai pas existé. Sans doute, des historiens et quelques maniaques se souviennent. A quelle grande entreprise qui hausse l'homme au-dessus de ce qu'il est, à quelle révolution, à quelle guerre, même raisonnable ai-je participé ? Et ce qui m'a valu de disparaître, le désastre même, ne fut pas grand. Les morts mêmes étaient insignifiantes. Elles ne marquaient rien. Les mères pleurent encore, mais c'est la police qui a tué, et rien de politique, rien d'envergure n'explique ni ne se rattache à ces morts. Onze morts, est-ce une raison pour entrer dans l'Histoire ?
Voici pourtant des souvenirs. Je n'ai rien vécu, j'ai pourtant fréquenté des hommes importants. J'en ai aimés certains. J'ai assisté de près au jeu du pouvoir (gnagnagna), à son impuissance. J'aurai de longues réflexions à infliger au lecteur (nul).
Voici pourtant des souvenirs. Je n'ai rien vécu, j'ai pourtant fréquenté des hommes importants. J'en ai aimés certains. J'ai assisté de près au jeu du pouvoir (gnagnagna), à son impuissance. J'aurai de longues réflexions à infliger au lecteur (nul).
Voilà....
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