lundi 7 février 2011

269. Un mot.

Il y avait les notables, les adhérents historiques, ceux qui n'avaient rien renouvelé et que l'on comptait toutefois, ceux qui n'avaient jamais rien signé ni payé, les conventions, les déclarations, les promesses. Lorsqu'il parla, il semblait employer une langue neuve. Elle était seulement moins figée. Les mots venaient moins sûrement. Il hésitait parfois. La haine se sentait moins. Peut-être même n'existait-elle pas. Ce qui tenait à l'idéologie aux refrains et à ce qui devait se dire et s'entendre lors de chaque congrès, ce que chaque secrétaire disait et répétait, il ne le disait pas. Il avait la qualité qui l'emporte sur toutes les qualités : il était nouveau. Il n'était pas exempt de défauts. Il n'était pas éloquent, mais ce qu'il disait nous plaisait.

Nous nous contentions de peu. Un mot nous suffisait. Les positions étaient figées si bien qu'un mot qui disait qu'elles n'existaient pas nous comblait.

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