mardi 23 mars 2010

78. Première.

Je l'avais remarqué, la première fois, à une soirée électorale (des municipales, je pense). Pour son parti et ses alliés, c'avait été une branlée. Telles villes n'avaient pas versé à droite, cependant. Deux discours s'opposaient donc ce soir-là. Notre victoire est incontestable et vous payez votre incompétence ; Vous n'avez qu'une semi-victoire dont la dimension nationale n'existe pas. C'était, de part et d'autre, arrogance certes, mais aussi certitude, fatuité, leçons de morale, bête constat (de ces constats et analyses d'autant plus utiles qu'ils sont décidés avant les résultats, que rien ne peut faire varier ni, en somme contrarier), leçons encore, vérités platement ou insolemment dites. Il y avait un petit garçon au milieu. Il n'était pas moins propre, élégant, distingué et cravaté que ses amis. Mais il ne parlait pas. Son regard se perdait vers les barres de couleur et se brouillait.

Il avait parlé simplement. C'était une défaite, par endroits une défaite terrible. Il avait dit sa tristesse. On avait été injuste avec le gouvernement. Il ne pouvait que vérifier son impuissance et s'en désoler. Fallait-il le prendre dans ses bras pour le réconforter ou l'envoyer, avec une paire de claques dans sa chambre ? I

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