Nous désirons les secrets d'État, savoir qui a tué, qui a demandé de tuer, qui espionna, versa le poison, envoya ses hommes, et l'homme à la mer. Nous savons enfin, cent ans plus tard, ce que furent ces secrets, et qu'il n'y eut pas d'assassin, pas d'espion, que la bataille fut perdue pour de bonnes raisons, que les traitres n'existèrent pas. Cent ans passent donc et nous découvrons ces secrets : des chiffres et des codes, nous les comprenons enfin, voici des latitudes, des navires, des troupes, de vieilles planques, des cartes et des lieux que nous ne reconnaissons même pas. Les codes donnent des chiffres, des pages, d'autres codes et des cartes, pareillement chiffrées, illisibles, sur un blockhaus qu'occupèrent, un soir, des soldats, des caches d'armes, prises dans la rouille, une banque, un or pas même détourné, des positions, des figures. Nous désirons des monstres, il n'y a pas de monstres. Nous désirons le pot-aux-roses : les fuites au petit matin, l'héritier substitué, l'arsenic dans le café, maîtresses, amants, qui arma la main, le conseiller roué de coups et trouvé sur la grève, et n'avons que des chiffres.
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