mercredi 3 novembre 2010

210. Il gagnait à être connu.

Il gagnait à être connu – sans nul doute. Il devait être un bon père, un bon mari (un bon amant), un ami fidèle et drôle et sincère. Un enfant sautait sur ses genoux, une main flattait le chien, l'autre, l'épouse. Son goût n'était pas discuté. Son musée des arts asiatiques était remarquable -plus que le rapprochement avec la Chine. Les films qu'il avait aimés, ce qu'il lisait, tout était parfait. Ses fréquentations encore, les rapports qu'il entretenait avec le Parti, avec les autres partis, avec les divers présidents, qui tous le trouvaient courtois, charmant, qui tous louaient sa conversation, son intelligence, et une bienveillance qui n'esquivait rien et devenait, lorsqu'il fallait, fermeté. Il mettait à l'aise, parlait empereurs, pots, fleurs, thé, déserts froids, grandes invasions, estampes fleuries. Nous nous sentions à l'aise. Hélas, les vertus privées ne font pas oublier un gouvernement médiocre et, par moments, médiocre et brutal.

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