Il aimait cette expression qui était la plus terrible. Il se sentait grand et puissant de dire ces mots, de même que se sentait puissant, candidat à l'orgueil et aux responsabilités, celui qui l'écoutait. Et pareillement, pour chacun la certitude que la liberté et la transparence permettraient à deux intelligences et à deux cœurs de parler et, moins de parler que de se taire et de goûter des harmoniques nouvelles et, pourtant, déjà sues. Et chaque fois, ce n'était pas deux cœurs intelligents qui parlaient, mais une vie et son expérience, et la manière dont cette expérience a agrégé des marottes et des désirs, innocents certes, mais si personnels qu'on n'a pas à les dire, un filtre pour le monde et les choses de ce monde, la syntaxe que cette vie s'est constituée, par laquelle elle exprime ce qu'elle sent, ce qu'elle est donc, ce monde et cette syntaxe qui cognait comme un autre monde et son expression particulière. Si bien qu'à chaque fois, chacun se demandait qui était en face, quels obsessions sottes le guident, comment peut-il ne pas connaître cela, qu'a-t-il fait de ma riche et belle proposition : parlez librement. La déception était double, et pareillement double le refus d'entrer dans d'autres sphères, la certitude de sa médiocrité et la certitude de l'emporter, pour quelques raison secrète qu'on n'a pas même pénétrée, de l'emporter sur tous.
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