mardi 2 février 2010

28. 3.

Une chose pourtant que j'explique mal :

Il était indiscutablement beau. Personne n'en parlait. Journaux et magazines auraient dû le mentionner chaque fois qu'ils parlaient de lui. Ils en parlaient peu (juin, ronron du discours, etc.) certes, mais personne n'écrivit "le plus jeune président", "notre beau, sexy, charmant, séduisant [les rédacteurs entoureront le terme correspondant à leur lectorat] président", voire, quand divers taux baissèrent ou montèrent, "beau comme inexpérimenté", "la présidence de la République n'est pas un concours de beauté", "le charme n'agit plus", etc.

Personne n'en parlait. Certes, aucune photo prise à la plage, le torse n'apparut pas, sa fiancée était simple et discrète... Personne n'en parlait. L'enthousiasme qu'il suscita ne fut que l'enthousiasme des vacances, le digne et calme traintrain continuant, lorsque le soleil est haut. Je crois qu'il ennuyait tout le monde. Digne, serein, compétent, intègre, majestueux comme l'est la fonction, n'ayant ni photos, ni vie privée, il n'offrait rien de plus.

Il était beau, mais d'une beauté qui n'écrasait pas, il était bien fait, son visage était régulier, ses manières étaient polies ; souple, puissant, jeune surtout, il n'était pas sans charme, mais terne.

Mais quand Julien paraissait, les conversations ne cessaient pas.

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