Julien est devenu mon ami, il m'écoute. Je lui ai souvent parlé de ses discours, grands puis médiocres, de sa voix qui fléchit, une fois le paradoxe énoncé, le monde malfaisant compris, contenu, disparaissant, sa victoire et la pudeur que rien n'explique – sinon moi.
Les poètes retiennent le monde à peu de frais : deux mots qu'ils opposent, trois qu'ils mettent en collier. Lettre de Bergson à Einstein : "voilà un bel oxymore, votre théorie ne tient pas". Julien aux cent millions de Français : voyez mon antithèse, elle vous délivrera du monde. Il cernait le monde de mots comme d'autres, avant lui, le firent de chiffres. Il se payait de mots, un dictionnaire de rhétorique présidait aux destinées de la France. Il n'était pas humble mais savourait la belle phrase inachevée, la finissait distraitement. Julien était poète et le refusait ; sa voix tremblait, mais il ne doutait pas.
On se prend toujours le réel dans la gueule : une vérité vulgaire qu'on aurait dû prononcer.
Maintenant, encore, il dit ne pas comprendre, il pense à la délivrance.
cf."Il n'y a pas de politique,il n'y a que de la communication." DDV.
Les poètes retiennent le monde à peu de frais : deux mots qu'ils opposent, trois qu'ils mettent en collier. Lettre de Bergson à Einstein : "voilà un bel oxymore, votre théorie ne tient pas". Julien aux cent millions de Français : voyez mon antithèse, elle vous délivrera du monde. Il cernait le monde de mots comme d'autres, avant lui, le firent de chiffres. Il se payait de mots, un dictionnaire de rhétorique présidait aux destinées de la France. Il n'était pas humble mais savourait la belle phrase inachevée, la finissait distraitement. Julien était poète et le refusait ; sa voix tremblait, mais il ne doutait pas.
On se prend toujours le réel dans la gueule : une vérité vulgaire qu'on aurait dû prononcer.
Maintenant, encore, il dit ne pas comprendre, il pense à la délivrance.
cf."Il n'y a pas de politique,il n'y a que de la communication." DDV.
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