mercredi 3 février 2010

30. 2f (Na 2 : jeune).

Nombreux se levant, scrutait leur cœur : n'y était plus la délivrance. On parlait à peine de cette nuit et, quand il le fallait, c'était la nuit, plus discrète et par là mythique que d'autres nuits, d'autres massacres, pourtant plus noirs, aux coins des rues, de laids squares ; c'était cette nuit, comme si d'autres eussent été envisageables ; il n'y eut pas le 3 février, mais il y eut la fin des années Queuille, on osa le soleil rouge. Deux heures après l'assaut, les longues marques rouges avaient disparu.

Nous nous levions vides. Je n'avais pas cinq ans, je suivais les informations, et au réveil, j'étais pur, délesté d'un mal qui n'était pas mien, oublieux, prêt à la gloire. Quelque chose d'aussi simple et bête qu'un tabou avait survécu à la nuit.

Et le soleil se serait levé sur des traces rouges ou sombres. Je n'y voyais pas de problème lorsque je décidai de visiter M. Queuille. J'étais la jeune génération : mes pères pouvaient payer.

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