Gouverner ou s'opposer revenait à faire tourner boutique : décider, laisser faire, canaliser, promouvoir la liberté, l'intervention de l'État, se montrer prudent, volontaire, mesuré, etc. tenait à une posture, qu'une vision électorale des chose justifiait souvent, et ne revenait à rien : d'autres prenaient les décisions.
Être élu ne témoignait pas de la pertinence de l'action proposée (ou menée, pour les sortants), mais de la force de conviction de l'histoire racontée lors de la campagne : histoire biographique (je viens d'une famille de, mes études furent, mon travail a été de) ; histoire politique (en tant que, j'ai décidé de et j'ai refusé de) ; histoire idéologique (je suis de gauche, de droite, républicain, démocrate, écologique, libéral, social : les adverbes sont ici bienvenus). S'ajoutaient à ce fond-là, des éléments de pure forme : aspect physique, ethnie, religion (pour certains, absence de religion), maîtrise d'une rhétorique largement épuisée mais utile par ailleurs, endurance. La distinction entre forme et fond valait peu puisque tout élément formel était inévitablement absorbé par l'histoire, laquelle fleurissait dans chaque point de détail : je suis normalien mais écoutez mes fautes de français ; je suis né au Mali ce qui prouve bien que ; cette cravate est un cadeau de mes filles ; mon roman préféré est à l'image de.
Les positions étaient claires, les raidissements faux. L'opposition dénonçait ce qu'elle aurait fait (et ce dont elle n'aurait pas eu le choix). La majorité dénonçait des pratiques qui étaient les siennes quand elle était opposition et prenait des décisions qui n'étaient pas les siennes. Ceux qui pensaient la même chose ferraillaient et tentaient de se différencier. De nouveaux, d'inquiétants symptômes apparurent : les porte-parole.
Pourtant, d'autres décidaient.
Être élu ne témoignait pas de la pertinence de l'action proposée (ou menée, pour les sortants), mais de la force de conviction de l'histoire racontée lors de la campagne : histoire biographique (je viens d'une famille de, mes études furent, mon travail a été de) ; histoire politique (en tant que, j'ai décidé de et j'ai refusé de) ; histoire idéologique (je suis de gauche, de droite, républicain, démocrate, écologique, libéral, social : les adverbes sont ici bienvenus). S'ajoutaient à ce fond-là, des éléments de pure forme : aspect physique, ethnie, religion (pour certains, absence de religion), maîtrise d'une rhétorique largement épuisée mais utile par ailleurs, endurance. La distinction entre forme et fond valait peu puisque tout élément formel était inévitablement absorbé par l'histoire, laquelle fleurissait dans chaque point de détail : je suis normalien mais écoutez mes fautes de français ; je suis né au Mali ce qui prouve bien que ; cette cravate est un cadeau de mes filles ; mon roman préféré est à l'image de.
Les positions étaient claires, les raidissements faux. L'opposition dénonçait ce qu'elle aurait fait (et ce dont elle n'aurait pas eu le choix). La majorité dénonçait des pratiques qui étaient les siennes quand elle était opposition et prenait des décisions qui n'étaient pas les siennes. Ceux qui pensaient la même chose ferraillaient et tentaient de se différencier. De nouveaux, d'inquiétants symptômes apparurent : les porte-parole.
Pourtant, d'autres décidaient.
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