mardi 23 février 2010

55. La messe et la posologie.

Je relis quelques verbatim :

S'il est vrai que la seule norme fut longtemps mâle, blanche, hétérosexuelle, lorsque cette domination eut cessé, du moins dans la loi, les réactions à cette domination continuèrent. En réaction au racisme, on avait inventé le racisme positif. Le pédé si femelle se voulait gentil, artiste ; la femme était toute de sensibilité ; le nègre disparaissait (le nègre inintelligent, réduit à son seul corps) mais le black avait le rythme dans la peau, parlait black, s'habillait black. Le racisme positif s'explique par le racisme, et le racisme s'excuse (indignement) par le racisme positif. Ils devront disparaître tous deux.

Il dit nous ne résumerons pas un problème à sa dimension sociale, ni même géographique. La question qui nous est posée est aussi culturelle. Il dit ensuite ce que nous exigeons de nous-mêmes, nous l'exigerons de tous. Il aurait pu dire nous ne cèderons ni à l'illusion communautaire, ni même à l'illusion sécuritaire. Chaque soir, et pendant quatre ans, le soleil se levait : force et suave, éclatait à l'usage des paroisses. Les lèvres s'entrouvraient, on oubliait les lèvres. Il dispensait bonté, vérité. Le mal cadencé, balancé, réduit à la plus élémentaire alternative (dont aucun des membres n'existait, qu'il créait et que l'on savait qu'il créait), dialectiquement posé et résolu n'était plus le mal. Les lèpres disparaissaient.

Ajoutons aux vérités qui sonnaient : Nous les avons maltraités et trop bien traités, nous étions trop complaisants pour des persécuteurs. Nous maintenions l'équilibre. Le rompre une fois, c'eût été gagner.

Le jour paraissait.

Il était la messe et la posologie.

Ceux qui nous insultent pourraient être détrompés chaque matin et le refusent. Ils se félicitent d'être dans l'erreur. Ils ne comprennent pas (donc ne tolèrent pas) les ruades, les embardés de chaque jour. Ils sont furieux d'un réel indocile qui les déjoue. Ce n'est pas nous qu'ils haïssent, mais d'être désarçonnés. Ce réel qui les dément, et nous qui répétons ces démentis : nous ne pouvons pas être tolérés. Les coupables dont ils sont friands manquent : les messagers de mauvaises nouvelles feront l'affaire.

Tu parles.

Aucun commentaire: