mardi 23 février 2010

58. Voilà.

Il trouvait sa jeunesse « bête » et n'en parlait pas. Elle était bête comme toutes le sont et il savait qu'elle n'avait d'intérêt que pour lui.

Son éducation fut soignée, il venait de la bourgeoisie lyonnaise. Il eut des amis et des parents aimants. Son enfance fut calme, comme son adolescence. Ses découvertes et ses déceptions se mesurèrent à l'aune des découvertes et des déceptions d'autres adolescents. Il sut ce qu'était l'amour et la douleur, il écouta des disques, lut des livres, se promena, alla au cinéma, en soirée, en vacances.

A dix-huit ans, sachant lire et écrire, raisonnablement déniaisé par la vie, il s'en fut à la faculté. Il apprit des choses, passa examens et concours. L'emploi qu'il obtint correspondait à ses vœux. Il fut honnête et compétent dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée.

Voilà pour ce qui est de la vie de Julien jusqu'à ses vingt-six ans.

Aucun commentaire: