Julien Queuille démissionne. Il s'agit pour le conseil de prendre la mesure, d'agir. Il a pris conscience de ce qui s'est passé, de ce qui a été exprimé. Il connaît les erreurs terribles qui ont été faites. Il ne doit pourtant pas se déjuger, puisque les erreurs sont celles d'un homme, non d'une politique conjointement menée et assumée. Le pouvoir réagit vite quand il doit se prémunir contre une menace. Une certaine quantité d'hommes et de femmes doit être sacrifiée. Un ministre vaut trois secrétaires d'État. Un ministre d'État vaut un ministre et deux secrétaires. Julien Queuille donc, Nicolas Garaud, Lise Jean-Selme ne font plus partie du gouvernement. Ces derniers retrouvent leur siège, n'iront pas grossir le prochain gouvernement, par décence et par souci de dignité, mais celui d'après, celui qui le suivra. Julien est moins oublié qu'il ne disparaît. Que vaut son évaporation sinon de confortables excuses pour ceux qui restent ? Il était le mal qui fut si bien expurgé que ses traces ont disparu, le fautif qui, enfin, désigné, châtié, vide les lieux, fautif si bien choisi que sa mémoire ne reste pas.
Ce qui, terne et d'or, résiste à tout, l'emporte sur tout, qui sait se prémunir comme survivre quand rien ne reste, la puissance, la permanence, l'assurance, la certitude, l'incompréhension qu'on lui refuse la puissance et la stabilité, tient encore. La machine s'est enrayé un instant. Elle roule, à présent. Faut-il plaindre un homme qui fournit un si bon rouage, une si bonne huile, enfin, pour les rouages ?
Ce qui, terne et d'or, résiste à tout, l'emporte sur tout, qui sait se prémunir comme survivre quand rien ne reste, la puissance, la permanence, l'assurance, la certitude, l'incompréhension qu'on lui refuse la puissance et la stabilité, tient encore. La machine s'est enrayé un instant. Elle roule, à présent. Faut-il plaindre un homme qui fournit un si bon rouage, une si bonne huile, enfin, pour les rouages ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire