dimanche 30 janvier 2011

Ronéo.

Être un bon militant, disait Guy Mollet, consistait à faire tourner la ronéo. Personne ne déploya plus de trésors d'inintelligence et d'inobservation du monde, ne nia ou ne courba autant la réalité afin qu'elle soit conforme à ce que disaient tracts et affiches. Le Parti ne proposait pas des slogans mais des évangiles, et des mantras à toujours répéter. Les arguments étaient là. Il fallait répéter les mêmes chiffres, opposer les mêmes démonstrations aux mêmes critiques. Les citations choisies venaient au moment opportun. La ronéo, le ronron dirait plus tard Julien, tournait.

Julien n'était pas scandalisé. C'était son caractère, plutôt que de tonner et de prendre à parti et de monter sur les tables, de rester comme douloureux et de ne pas comprendre.

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