jeudi 16 septembre 2010

129. Infuse et diffuse (le poison Marin).

Comme la douleur se diffuse, et cessant d'être proprement douloureuse et physique ne devient pas seulement psychologique, par les nerfs et la fatigue, par la nausée, par la lassitude, ne remet pas en cause la distinction qui vaudra toujours, mais, pour notre confusion, est comme suspendue, comme la douleur se répand, comme le poison n'est et n'est pas sans cesser d'agir, ce qu'il fit ce jour là, l'instant qui ne fut qu'un coup de fil, qu'une décision, un mot, la délivrance, qui ne fut peut-être jamais prononcé, l'instant se répand, et ce qui précéda la décision et ne l'amena pas, ce qui eût suscité d'autres événements, et les événements qui suivirent et ne furent pas mêmes des conséquences, furent aussi de ce poison.

De ce qui se passa cette nuit-là, les gendarmes envoyés tuer qui brûlait les voitures, et qu'il ne calcula pas, ne redouta même pas, ses cinq ans se colorent. Ténébreuse tisane, qui se gonfle, son pourrissement. Ce qui passe pour un parfum, qui colore et décompose ; qui tache et faiblit.

Son geste terrible et criminel fut jugé raciste. Cinq ans de mandat le furent également et une vie à souffrir.

Les réponses convenaient aux questions. Les pièces s'ajustaient comme on désirait qu'elles s'ajustent. Le pavage formait les motifs désirés, le sombre pavage : blanc rayé de brun, de tiges noires, coupées, de feuilles, thé des marais, grains de tisanes.

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