jeudi 23 septembre 2010

147. Fin Crâne.

[Retrouver le psaume que cite Saint-Simon]

Voilà. Ils ont vidé les lieux avec un changement de majorité.

Ils redeviennent adjoint au maire, de/à nouveau en charge de la délinquance routière. Aspirent à servir autrement, éprouvent les joies du militantisme, désirent à présent le porte-parolat. Ils retrouvent le néant politique qu'ils ont quitté un jour.

Ailleurs, ils se chargent de gloire. Ils sont sous de hauts plafonds, dans de longs couloirs, traversent les arches, le temps, insensibles désormais à ce qui était leur vie : commissions, délégations, articles, droit élémentaire de l'opposition. Ils ne circulent plus et attendent les siècles. Et voici leur éternité, une image fixée aux beaux jours : sourire, calvitie, broche, moustache, cols, regard, le fond crème, mis sous cadre, définitif, inaltérable. Ce portrait, et cent mille portraits, disent ce qu'ils ont été. Ils témoignent à présent, non pour la France, pour eux-mêmes, pour leurs amis, ni même pour l'institution ; pour les lieux, que tout célèbre, qu'ils ont tant aimés, quatre colonnes, une tribune, Sully, Athéna, Michel de L'Hospital, les minutes du procès de Jeanne d'Arc (qu'ils n'ont pas lues), les bustes de Daumier, souriants.

Les voilà à disposition des maniaques à venir, de la légende.

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