jeudi 23 septembre 2010

145. Début (II. ajout).

J'ajouterais : « voici des informations originales sur quelqu'un qui par sa personnalité, ou du moins ses fonctions fut un homme d'État » ; « une manière peut-être inédite d'envisager notre démocratie et l'une des plus graves crise à laquelle elle eut dû faire face » ; c'était « l'expérience du pouvoir », son « cœur », et le cœur de Julien offert à chacun.

J'aurais disposé devant mon lecteur ce que tout témoin dit avoir, honnêteté, exactitude, scrupules enfin. Voici ce que je lui aurais proposé, ce que j'aurais mêlé devant lui, les ingrédients que nécessitent ces sortes d'œuvres : vérité et enthousiasme, impartialité que j'eusse alors déclaré impossible, peut-être instruire et plaire par « quelque forme neuve », dont tout aurait suscité un légitime doute, ses qualités littéraires, sa puissance d'analyse, les conclusions du moraliste, peut-être du métaphysicien que j'eusse alors été, si ce n'est ma bonne foi. J'envisageais alors une résolution dialectique assez habile.

Mes intentions ont changé. Je me désole par ailleurs d'exercer ce que j'aime si peu : l'ironie. Ce n'est pas donner des renseignements de première main qui m'intéresse, ou un album de souvenirs, un recueil de traits piquants ou spirituels, mais expliquer cela : les douleurs que nous infligeons et que nous subissons. Ce n'est pas que j'aime mon pays. Je ne le déteste pas, entendons-nous. La question m'a été posée, et je ne sais pas ce que serait ma réponse. J'aimerais exprimer un malaise que le simple racisme ou les excuses sociales n'apaisent pas.

Je ne dis pourtant pas que ce livre servira à d'autres que moi.

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