dimanche 26 septembre 2010

149. Cela.

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Tout cela finira mal pensait-on.


C'était oublier que cela était déjà fini. Bien sûr, Julien n'était rien. Ou bien c'était un symbole : il pouvait peut-être signifier quelque chose, cela, prétendre aux commentaires, aux pensées émues, aux titres de journaux. Quel oubli le suivit pourtant. C'était peut-être un symbole secret ou, plus que secret, perdu. Érudits, maniaques, moi-mêmes étions initiés. Il appartenait surtout, comme les plus beaux symboles, à l'inaction, l'impouvoir, à ce dont on parle lorsque rien ne peut être entrepris. Il n'avait plus prise sur cela. Des choses traînaient encore.

Tout cela était de nouveau au pouvoir. Graves.

Ils affirmaient que la gravité de la situation impliquait des mesures d'exception. Le pays flottait, le crime aussi allège et soustrait à la pesanteur. Le pays serait désormais soumis à d'autres lois que celle qui le réglaient d'ordinaire. Les mesures furent prises. Rien ne changea bien sûr, et cela fut abondamment commenté. Pourtant, nous devons remercier ceux qui parlèrent et n'agirent pas. Agir n'était pas possible (ne l'est pas davantage, sans doute). Mais l'inaction que les grands discours firent oublier, quelques semaines, sans doute, les mots qu'il fallait dire et entendre, permit à chacun d'ignorer ce qu'il fallait ignorer, qui serait l'obsession désormais tue. Un problème que l'absence de décision résout.

Les corps habitués aux poisons ne se soutiennent plus sans les poisons qui les condamnent.

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