Le soleil est bas sur les quais. Julien Queuille est oublié. Peu changé pourtant, on ne le reconnaîtrait pas. Et il y a peu d'historiens ou de journalistes sur les quais. Les maniaques ne sont pas sur le fleuve gris, presque blanc par moments, sur le métal liquide, sur la douleur que Julien voit partout, qui n'a pas les dimensions de l'univers mais des plinthes, des herbes, des roseaux sur le fleuve, des dalles ouvertes et la terre entre les dalles, de la rouille du pont, de la laideur des façades, des coins d'affiche. Son manteau noir semble chaud, il n'aura pas renoncé, même lorsque son indignité lui était si manifeste, que chaque joint dessoudé, chaque éclat des carreaux lui disaient sa médiocrité criminelle, au confort bourgeois, aux écharpes et aux chaussures coûteuses, aux chemises, aux cravates, aux meilleurs restaurants, à ce qui peut préserver une vie que tout pourtant afflige.
Il est onze heures, voici un restaurant qui n'a pas ouvert. Il soupire. Le petit matin se lève sur le trottoir, sur les corps à perte de vue. Julien nous apparaît à onze heures, parle dix minutes et n'existe plus. Il habite toutes les chaînes, tous les sites, rien n'existe au monde que trois phrases, que les lèvres remuant c'est une décision que j'ai pris seul, et j'offrirai ma seule démission, les lèvres absentes encore, et d'où sourd mon échec ou ma responsabilité, ma douleur que rien n'exprime. Une presse, ses banquettes de cuir, son tabac. Une rue grise et bête. Il est encore au matin, à dire ses regrets et à quitter le monde. A ne plus être ministre, un raté dans une vie politique qui ne compte pas de succès. La promenade se poursuit, des quais aux places, aux rues piétonnes, au ciel gris qui ne se dégage pas, ni ne prend les couleurs blanches et perle qui les font aimer, écharpe de prix, portée par le vent.
Ce qui vient frapper l'eau et nous éblouir, qui pourrait faire oublier l'eau, grise, verte, roseaux, sureau, pylônes, colonnes de Mérovée, frappées, rongées, bues, cédant au fleuve et au temps.
Il est onze heures, voici un restaurant qui n'a pas ouvert. Il soupire. Le petit matin se lève sur le trottoir, sur les corps à perte de vue. Julien nous apparaît à onze heures, parle dix minutes et n'existe plus. Il habite toutes les chaînes, tous les sites, rien n'existe au monde que trois phrases, que les lèvres remuant c'est une décision que j'ai pris seul, et j'offrirai ma seule démission, les lèvres absentes encore, et d'où sourd mon échec ou ma responsabilité, ma douleur que rien n'exprime. Une presse, ses banquettes de cuir, son tabac. Une rue grise et bête. Il est encore au matin, à dire ses regrets et à quitter le monde. A ne plus être ministre, un raté dans une vie politique qui ne compte pas de succès. La promenade se poursuit, des quais aux places, aux rues piétonnes, au ciel gris qui ne se dégage pas, ni ne prend les couleurs blanches et perle qui les font aimer, écharpe de prix, portée par le vent.
Ce qui vient frapper l'eau et nous éblouir, qui pourrait faire oublier l'eau, grise, verte, roseaux, sureau, pylônes, colonnes de Mérovée, frappées, rongées, bues, cédant au fleuve et au temps.
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