mardi 19 octobre 2010

188. Quand il était sous-secrétaire (I).

De quoi était-il le sous-ministre ? Que patronnait-il ? La jeunesse, l'Outre-mer, les anciens combattants lui avaient été épargnés. C'était à l'écologie, ou au développement durable. Aucun budget, aucune administration, il avait la seule puissance que lui donnaient ses apparitions à huit heures trente, à dix-neuf heures quinze. Personne ne le connaissait, sinon à Lyon. Il était un symbole, c'est à dire rien, le sujet de quelques billets d'humeur, l'occasion de dénoncer les belles âmes, les charges inutiles de ceux qui se paient de mots. Il n'était rien et comprenait que d'autres décidaient pour lui, qu'il n'avait pas même à appliquer des décisions, seulement à sourire, à revêtir de coûteux costumes, lorsqu'un photographe serait invité. Quelques interviews à donner, et les leçons à dispenser : ressources à économiser, énergies à renouveler, terre à préserver. Il devait sourire, vider les lieux avec un changement de majorité.

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