lundi 4 octobre 2010

Liant Julien.

Le lendemain, j'étais de nouveau là. Nous sommes déjà conquis par une idée que nous ne le savons pas. Qu'on nous dise cette idée, ou que nous la trouvions par nous même, elle n'éclaire rien, nous savons et, pourtant, nous sommes illuminés.

Qu'ai-je dit que j'étais? Étudiant, journaliste, je cherchais peut-être un sujet, sur quoi œuvrer pendant cinq ans, écrire une série d'article, un essai, me singulariser, et quoi de mieux que Julien Queuille, l'homme promis à la gloire, la conduite sérieuse et efficace des affaires de l'État, criminel à bien des égards, oublié pourtant ?

Maintenant, je voulais seulement le revoir. C'était moins le charme de sa conversation, moins encore celui de sa personne, que de rencontrer un homme sincère, qui avait été seul vingt ans et ne pouvait qu'être sincère. Une situation que peu de gens doivent rencontrer, les psychologues moins que personne, ou les mères, les époux, les amis : un homme qui fut seul et qui remâcha son crime vingt ans, et qui fut ensuite disposé à livrer son cœur.

J'étais de nouveau devant sa porte. Je frappai. Vous êtes déjà là. C'est bien.

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