Un monde que tout a quitté. Des lieux où l'on vit, certes, où l'on brûle par endroits. A midi, l'on se rassure, les ombres ont vidé les lieux, rien ne lèche plus les ombres de voiture. Ceux qui courent et qui crient, n'existent plus, n'arpentent ni ne veillent les squares, les allées, ce qui, dit-on accueille un monde.
Les grands soleils ne le rendent pas moins triste, plat, moins bête et dénué de tout intérêt, moins accessible à la banalité tranquille et presque douillette qui permet d'espérer. Notre cœur n'est pas accessible à la pitié, nous voulons seulement ne pas y être. Nous y sommes pourtant, et nous ne savons comment en parler.
Lieux malheureux, sans doute. L'on voudrait se réconforter en pensant toucher quelque extrémité. La laideur est plus terrible ailleurs, la misère, les souffrances. Les journaux en parlent. Nous nous faisons peur et scrutons sans répit, nous nous avouons même la secrète répulsion qui nous mène, nous pousse, les frissons, l'horreur qu'avidement nous cherchons, meurtres, femmes humiliées, réseaux plus que complots, armes, poudres, mains levées au ciel, crimes encore. Le mal ne s'y trouve pas à l'état pur. A la fois cause et conséquence, qui nous consterne et secrètement nous réjouit, quand brûlent les voitures et tombent les coups. On s'étonne toujours que l'amour y soit possible, et les amitiés sincères, et par moments, la joie. Et comme ailleurs, que chacun de nous ait à se sentir honteux, participe vaguement au malheur du monde, l'égoïsme, la bonne conscience, les excuses, les crimes sans raison ni coupable, se mêlent à la joie et au fait, qu'à quel titre que ce soit, chacun souffre et a raison de se venger de souffrir. Et comme ailleurs, voici les lieux tristes, la dérision à chaque trottoir, les immeubles laids et les collèges laids, des bibliothèques, les bus, les routes, plus loin la colère et les voitures brûlantes. Zones où la réversibilité touche tout, où être supplicié n'a pas de sens. Moins le changement que les modifications. Les têtes roulent et tombent.
Des choses brûlent, plus bas. Resteront des choses noires, brûlées. Il ne sera plus possible de discerner les roues, les vitres brisées, ce qui sera bu par le goudron, les hontes, les rages, le noir béton, les vitres fondues et le sable pareillement noir, le mélange, moins boue que pâte, foncée et tirant vers le brun, éclats, décris, charriant ce qui, au matin, même en plein soleil, luira, sale et même bête, tout de même un badigeon, presque gris à présent que sec, à tartiner un nouveau monde.
Les grands soleils ne le rendent pas moins triste, plat, moins bête et dénué de tout intérêt, moins accessible à la banalité tranquille et presque douillette qui permet d'espérer. Notre cœur n'est pas accessible à la pitié, nous voulons seulement ne pas y être. Nous y sommes pourtant, et nous ne savons comment en parler.
Lieux malheureux, sans doute. L'on voudrait se réconforter en pensant toucher quelque extrémité. La laideur est plus terrible ailleurs, la misère, les souffrances. Les journaux en parlent. Nous nous faisons peur et scrutons sans répit, nous nous avouons même la secrète répulsion qui nous mène, nous pousse, les frissons, l'horreur qu'avidement nous cherchons, meurtres, femmes humiliées, réseaux plus que complots, armes, poudres, mains levées au ciel, crimes encore. Le mal ne s'y trouve pas à l'état pur. A la fois cause et conséquence, qui nous consterne et secrètement nous réjouit, quand brûlent les voitures et tombent les coups. On s'étonne toujours que l'amour y soit possible, et les amitiés sincères, et par moments, la joie. Et comme ailleurs, que chacun de nous ait à se sentir honteux, participe vaguement au malheur du monde, l'égoïsme, la bonne conscience, les excuses, les crimes sans raison ni coupable, se mêlent à la joie et au fait, qu'à quel titre que ce soit, chacun souffre et a raison de se venger de souffrir. Et comme ailleurs, voici les lieux tristes, la dérision à chaque trottoir, les immeubles laids et les collèges laids, des bibliothèques, les bus, les routes, plus loin la colère et les voitures brûlantes. Zones où la réversibilité touche tout, où être supplicié n'a pas de sens. Moins le changement que les modifications. Les têtes roulent et tombent.
Des choses brûlent, plus bas. Resteront des choses noires, brûlées. Il ne sera plus possible de discerner les roues, les vitres brisées, ce qui sera bu par le goudron, les hontes, les rages, le noir béton, les vitres fondues et le sable pareillement noir, le mélange, moins boue que pâte, foncée et tirant vers le brun, éclats, décris, charriant ce qui, au matin, même en plein soleil, luira, sale et même bête, tout de même un badigeon, presque gris à présent que sec, à tartiner un nouveau monde.
[moins haché, moins Simon]
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