Les démographes, paraît-il ont annoncé la fin de l'URSS. Ils prédirent des victoires et des défaites. Il dirent que Chirac gagnerait, il gagna. Il dirent que la guerre en Irak serait perdue, elle le fut. Lire l'avenir dans les courbes et les taux, oublier ce qui relève de la politique, de l'économie, de la diplomatie, ou du moins ne les envisager obliquement nous trouble. Ceux qui naissent et ceux qui meurent, immigrés, émigrés, ceux qui se marient nous importent peu. Nous n'expliquerions rien par eux. Nous nous doutons qu'ils puissent pâtir, ou du moins manifester quelque peu les grands changements qui nous précédèrent et qui à présent, nous menacent. Mais à considérer qu'ils soient des signes suffisant, clairs, offerts à l'interprétation et à la compréhension, surtout qu'ils ne sont pas des signes mais qu'ils entrent dans un système de cause, qu'ils deviennent nécessaires et suffisants, nous n'y croyons pas : des enfants, des agoniques ? Les démographes sont peut-être plus chanceux que les politologues et les économistes. Nous ne les convoquons pas. Il leur est plus facile, pour les quelques qui surent et qui lirent de se présenter comme des prophètes. Il y a tant d'imposteurs dans d'autres domaines. Nous ne connaissons pas un démographe qui mente. Précision, sobriété des mathématiques, rigueur donnée enfin aux sciences de l'homme. Croyons-les. Ils ont sans doute raison. Mais alors des causes dont nous ignorons l'existence, plus lentes et lourdes, invisibles et à chaque instant, agissent. Ce sur quoi nous prenons barre est si inutile. Productivité, rentabilité, annuités. Les vieillards et les nouveaux-nés disent des vérités plus sûres et plus terribles, et d'abord que nous ne pouvons rien que rien n'est décidé, ni prévu, pas même inscrit, mais que le désastre adviendra en dépit de nous, qu'il nous sera imputé et que déjà, nos pères, n'y pouvaient rien.
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